Fort Nieulay - À l'Ouest, les oubliés

Philémon Barbier

Loin de l’image d’Épinal du bastion anglais, le quartier du Fort Nieulay est l’un des plus défavorisés de la ville de Calais. Avec près de 6 000 habitants, le chômage y atteint presque 31% (avant la crise de la COVID 19). En 2014, il a été placé sur la liste des quartiers prioritaires.

En son coeur, la cité Constantine était moderne dans les années 1960 mais semble depuis plusieurs années être passée sous les radars. Le poids du temps se fait sentir et de nombreux habitants ont l’impression d’être délaissés par les pouvoirs publics. Face à cette situation, l’État, la mairie et la communauté d’Agglomération du Calaisis ont lancé le projet NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain) qui a pour vocation, à terme, de réhabiliter 384 logements et d’en détruire 152 autres grâce à un investissement de 55 millions d’euros.

Depuis des années, ce quartier peine à se défaire de son image longtemps décriée. « Lors de l’achat de ma maison, l’agent immobilier n’osait pas mentionner le nom du Fort Nieulay, de peur que je ne me rétracte » raconte un habitant. Pourtant, des résidents et différentes associations décrivent ce quartier comme familial et dynamique où règne un fort esprit de solidarité qui s’est développé entre les habitants. Après un premier contact souvent réservé, l’accueil est toujours chaleureux. 

À travers le quotidien des habitants, je documente comment les relations humaines structurent cette cité et comment l’urbanisation peut influencer leur vie.

Using Format