"Go for chance"

Paloma Laudet

Comme tous les après-midi, Mohammed, jeune soudanais de 17 ans prend le bus pour rejoindre la zone de l’Eurotunnel. « I go for chance » est l’expression que les migrants utilisent lorsqu’ils vont errer sur les parkings à la recherche d’un véhicule pour traverser le détroit. 

À Calais, depuis près de 20 ans, des personnes affluent principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Souvent déboutés du droit d’asile, l’Angleterre est leur dernier espoir pour commencer une nouvelle vie. Alors que le nombre de migrants présents à Calais a beaucoup diminué depuis le démantèlement de la « grande jungle » en 2016 (entre 800 et 1500 personnes actuellement), la politique de la ville et de l’Etat est devenue plus répressive afin de rendre leur installation la plus difficile possible. Les terrains où s’établissent les camps, à la périphérie de la ville, sont évacués puis rasés et grillagés. La vie de ces migrants est rythmée par le passage des associations humanitaires, l’expulsion  des camps toutes les 48 heures (967 expulsions en 2020 d’après Human Rights Observers ) et chaque nuit, leurs tentatives désespérées de passage en Angleterre. 

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